Geneviève de Galard, «l’ange de Diên Biên Phu», est morte à 99 ans

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Les soins qu’elle procurait aux soldats qui combattaient en Indochine sont demeurés légendaires. Elle avait été faite chevalier de la Légion d’honneur en pleine bataille.

Elle était «l’ange de Diên Biên Phu ». Celle qui, dans l’enfer d’une cuvette devenue un puits d’obus, soignait, souriait et apaisait des soldats souvent très jeunes. Geneviève de Galard a rendu l’âme à l’âge de 99 ans. Emmanuel Macron a tenu à «saluer sa mémoire» ce vendredi 31 mai. «Infirmière militaire, Geneviève de Galard fit montre, aux pires heures de la guerre d’Indochine, d’un dévouement exemplaire du courage et des souffrances de 15.000 soldats français», a écrit le chef de l’État.

Geneviève de Galard, issue d’une vieille famille gasconne, n’avait pas connu son père, mort alors qu’elle avait neuf ans en 1934. Lorsqu’elle étudiait à la Sorbonne, elle s’occupait de personnes handicapées sur son temps libre. Elle obtient, en 1950, son diplôme d’infirmière puis de convoyeuse, c’est-à-dire d’infirmière spécialisée dans le rapatriement aérien. Elle est affectée, à sa demande, en Indochine en mai 1953 alors que la métropole commence à se désintéresser d’une guerre lointaine. Depuis Hanoï, l’infirmière de Galard participe aux évacuations de Diên Biên Phu. Le 28 mars 1954, alors que son avion a atterri sur la piste bombardée par le Vietminh, l’engin endommagé ne peut redécoller, et il est détruit dès le lendemain.

Seule femme dans un environnement d’hommes – bien qu’une vingtaine de prostituées se trouvassent vraisemblablement réunies dans une maison de passes de campagne et ont servi ensuite comme infirmières – elle devient pour la presse anglo-saxonne «l’ange de Diên Biên Phu». Jusqu’au dernier combat, début mai 1954, elle sert comme infirmière dans l’hôpital de campagne du médecin Paul Grauwin. Son abnégation et sa douceur seront gravées pour toujours dans la mémoire des survivants. «Le Dr Grauwin m’a confié les 40 blessés les plus graves. Parmi eux, Simon Marie, 19 ans, blessé par une grenade, qui va perdre la vue et sera amputé de plusieurs doigts. Ou le lieutenant Robert Chevalier du bataillon Bigeard, touché à la moelle épinière, qui va succomber à la paralysie. “Geneviève, promettez-moi que je ne vais pas mourir?” me demande-t-il de plus en plus angoissé. On ne peut qu’atténuer ses souffrances. Je l’accompagne jusqu’au bout. C’est un de mes souvenirs les plus terribles», confiait-elle au Figaro en 2014.

Alors que les combats font toujours rage dans cette bataille où l’honneur le dispute à l’héroïque, Geneviève de Galard est faite chevalier de la Légion d’honneur par le commandant du camp de Diên Biên Phu, le général de Castries : «A suscité l’admiration de tous par son courage tranquille et son dévouement souriant […]. Restera pour les combattants de Dien Bien Phu, la plus pure incarnation des vertus héroïques de l’infirmière française». Preuve du respect, qui a pu confiner à la dévotion, elle a été nommée légionnaire honoraire le lendemain, anniversaire de la bataille de Camerone. Cependant, le sacrifice des soldats français à Diên Biên Phu n’aura pas suffi : le commandement exige l’arrêt des combats et le 7 mai 1954, les Français se rendent. Geneviève de Galard est faite prisonnière et poursuit ses soins sur les blessés. Elle est évacuée vers Hanoï à la fin mai, puis de retour en France début juin est accueillie en héroïne dans un pays qui, pourtant, n’avait eu de cesse de se désintéresser du conflit.

Paris Match titrera sa une : «La France accueille l’héroïne de Diên Biên Phu». Elle a poursuivi son travail de convoyeuse en Indochine, puis travaillé à l’hôpital militaire des Invalides avant d’épouser le capitaine Jean de Heaulmes, rencontré en Indochine.

Toujours apprêtée, elle saluait avec courtoisie les habitants du 17ème arrondissement de Paris où elle était conseillère municipale. Un salut toujours digne, mais avec retenue, sans jamais faire état du secours précieux qu’elle avait apporté à des jeunes soldats partis mourir pour un pays qui ne les regardait plus.

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